Sur-facturation, dépassements d’honoraires abusifs, prothèse importée et opacité : la face cachée de la prothèse dentaire
Avec l’implant dentaire, la prothèse dentaire est l’objet du renoncement au soin, en raison de son coût prohibitif.
La situation est grave : selon une étude menée par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) en 2015, seuls 17 % des chirurgiens-dentistes fournissent à leurs patients un devis détaillé, en bonne et due forme.
Coût des soins dentaires
Le reste à charge pour le patients est passé de 25% en 2014 à 27% en 2015 pour les soins dentaires.
Les soins bucco-dentaires sont remboursés à hauteur de 33% par la SECU et 39 % par les mutuelles.
Si les soins courants sont bien remboursés, la situation est tout autre pour les soins prothétiques ou les implants : non seulement le coût de ces soins dentaires est le plus élevé, mais en plus ils ne sont pas ou peu ou remboursés. Cette situation s’aggrave chaque année davantage.
Les prothèses d’import
Un manque de transparence sur l’origine des prothèses en France perdure depuis des décennies : on évalue entre 10 et 30 % la part de prothèses importées en France chaque année selon les sources.
En 2010, selon les chiffres du Commerce extérieur, les prothèses importées venaient de Chine (28,8 %), de Hong-Kong (28,3 %), de Turquie (16,8 %), du Maroc (9,4 %) et de Madagascar (3,7 %).
Manque de transparence et abus
Selon la Cour des comptes, le dentiste applique en moyenne sur la prothèse dentaire un coefficient multiplicateur de 4.45 à 6.33 sur le prix facturé par le laboratoire. On comprend dès lors pourquoi que ne pas communiquer le prix d’achat de la couronne (ou oublier de mentionner son origine), permet d’appliquer le tarif que l’on souhaite sans devoir de rendre de compte à personne. Une couronne importée coûte en moyenne 40 € (voir 10 € dans certains cas , il suffit de consulter le catalogue des laboratoires qui vendent leurs prothèses aux dentistes pour le constater), contre 115 euros en France selon la Cour des comptes.